Ta Batterie. } Nuage de Mélancolie

Ta batterie ∞ (PV Coeur de Chimère)

Il m'avait frappé. Encore. apeuré sous le coup violent je m'étais réfugié derrière Fleur d'Eau qui crachait sur mon mentor coeur de chimère avec une haine certaine. Les poils hérissés je m'étais tapis dans le fond, dans l'ombre observant la scène avec horreur. Est ce que j'avais peur ? oui. Mais ce n'était pas la première fois, ni la dernière vu le regard noir et lourd de reproche qui promettait que ce n'était pas finit de Coeur de Chimère battant en retraite vers sa tanière.

Je ne dis rien, le sang coule sur mon visage, mon oeil gauche est fermé et légèrement gonflé. Je ne dirais rien. Fleur d'Eau me rassure, elle me murmure que tout va bien, que ce n'est rien, qu'elle en parlerait au chef, mais je garde le silence le regard lointain et coupable. Je me demande ce que j'avais encore fait. Non plutôt pourquoi coeur de chimère était il si violent ? Me haïssait il ? Surement...

Je me lève un peu tremblant et part comme ça, sans dire un mot, sous les regards de pitié de la reine et des chatons qui eux même semble comprendre la situation. D'accord, j'ai compris, je ne dois plus jouer. Je ne dois plus parler. Je ne dois plus m'enfuir ou désobéir. Est ce que c'est comme ça que je voyais les guérisseurs ? Non. Je sors et me dirige vers la tanière de mon mentor.

Mon coeur se serre et bat plus fort lorsque je passe le rideau de lierre, la petite grotte sombre avec un puits de lumière ne me rassurant toujours pas. Boum boum boum boum Mon coeur tel un véritable orchestre dans ma cage toracique résonne dans mon esprit le faisant vibrer. Je dois sentir la peur, j'essaie vainement de la dissimuler sans y parvenir. J'inspire, le gout de la bile dans la bouche en voyant Coeur de chimère en train de se soigner, m'approchant timidement

-Désolé Coeur de Chimère.

demandais je d'une voix un peu fluette mon regard océan fuyant celui de l'autre. Pardon ? pardon pourquoi ? pour t'avoir mis en colère ? je secouais la tête avant de la relever. Tant de question me brulant les lèvres, que je me retenait de poser... Je recule avant de balayer la réserve du regard. Avais je beaucoup appris ? Oui par moi même, tout seul.

Ho ce n'étais pas grand chose mais déjà un début. Je notais pour moi même qu'il manquait de la menthe aquatique, de l'aloe vera et du mille feuille. La dernière fois, si je m'étais enfuis dans la forêt ce n'était pas pour jouer... Juste pour arriver a trouver des graines de pavots tout seul... je n'aimais pas me battre. Tant mieux en guérisseur il ne fallait pas se battre. je n'aimais pas non plus la violence, et préférais soigner et aider. Mais tout ça coeur de chimère s'en foutait car il n'avait jamais voulu avoir d'apprenti, je le sais.

Ta batterie ∞ (PV Coeur de Chimère)

Je grimace lorsqu'il pose les toiles d'araignées sur mon minois légèrement égratiné. Je cille quelques instants puis timidement lève les yeux vers lui. Je n'arrive pas bien a décerné son expression, est il faché ? En colère ? Ou désolé et navré ? Je ne lui en veux pas. En fait je ne lui en ai jamais vraiment voulu,  même si il m'a frappé ce n'était jamais vraiment violent.

Puis je me dis que si il m'a fait ça c'est qu'il a une raison, que c'est ma faute et que je ne peux que m'en prendre a moi même.Je dois apprendre de mes erreurs, c'est avec cette certitude que je continuais d'avancer doucement, mais certainement sur le chemin du guérisseur. Peut être pour que une fois... Il soit fier de moi, ce mentor aux nerfs d'aciers.

Je recule un peu en agitant les moustaches et lui fit un sourire. Un sourire doux et chaleureux, le genre de sourire qu'il ne m'avait jamais vraiment fait. Dès le premier jour j'ai vu qu'il préférait être seul, alors je l'ai laissé tranquille. Je le suivais en silence et tentait de ne rien faire pour le contredire. Il semblait toujours assez mal a l'aise ce qui ne faisait qu'augmenter la gêne.

Au début, par ma curiosité naturelle, je voulais lui poser plein de question comme : pourquoi es tu devenu guérisseur ? Comment a tu su que tu allais l'être ? qui étais ton mentor ? tu es devenu apprenti a quel age ? Mais son regard lourd de reproche m'avait fait taire. Coeur de chimère cherche mon regard alors je lève les yeux vers lui, ces yeux tumultueux, d'océan déchainé se fracassant contre les falaises, et dit doucement de ma voix enfantine

-Je ne recommencerais plus. Et c'est que... Comme tu semblais occupé je me suis dit que je pourrais aller voir les reines, puis les chatons m'ont demandé de jouer avec eux...

Je baisse les yeux, je me sens presque coupable. De cette culpabilité qui te ronge le ventre, mesquine. Je me sens gêné, presque mal a l'aise devant le silence lourd, je me redresse et parcours une nouvelle fois les réserves du regard, quelque chose me revient en tête. L'herbe a chat, c'est moi ou le tas n'est pas bien conséquent ? D'après les reines ou les anciens qui me racontait des histoires, l'hiver était une saison magnifique mais terriblement dangereuse.

Moins de gibier et apparition du mal blanc qui pouvait rapidement se transformer en mal vert, il parait que ça fait beaucoup de mort... J'hésite a le dire a mon mentor, peut être que c'est idiot, que c'est juste moi qui imagine. Je secoue la tête, dehors le vent souffle emportant sur son passage les feuilles mortes et racornies. Le tonnerre gronde au loin, il va bientôt faire orage.