Je me réveillai assez tôt le matin pour organiser une patrouille de chasse sans devoir me soucier de la chaleur. Assez tôt le matin, il faisait vraiment agréable, le vent était encore frais et les rayons du soleil n'étaient pas aussi puissants qu'à Midi.
Je regardai tout autour de moi, il y avait quelques nids vides mais encore tout chaud tandis que les autres étaient occupés par un guerrier assoupi. Faisant attention à chacun de mes mouvements, je réussis à sortir de la tanière des guerriers sans réveiller ou déranger qui que se soit.
Dans le camp, il n'y avait que peu de guerriers et ils étaient encore tous un peu ensommeillés. Je passai quelques coups de langues sur ma fourrure avant d'aller organiser la patrouille de chasse. Je n'allai surement pas réveiller les guerriers assoupis, ils feront la patrouille frontalière un peu plus tard, je demanderais à Nuée de Corneilles de l'organiser. En parlant de la jeune chatte, je la vis sortir de la tanière d'où j'étais sortie un peu plus tôt. J'allai près d'elle pour la saluer.
-Salut Nuée de Corneilles ! Tu peux me suivre, je vais organiser une patrouille de chasse et la patrouille frontalière !
La chatte au pelage noir me suivit d'un air grognon mais sans dire un mot. Je sais que Nuée de Corneille est de mauvaise humeur le matin mais il me fallait une guerrière expérimentée et beaucoup de guerriers dormaient encore et en plus, ça lui fait toujours du bien de prendre l'air le matin pour effacer sa mauvaise humeur.
Au milieu du camp, quelques guerriers m'entouraient afin de savoir à quelle patrouille ils participeront et avec qui. Je pris la parole et à chaque fois que je désignai quelqu'un, je regardai la personne pour bien attirer son attention.
"Oeil de Lynx, Lait Glacial, Rayon de Soleil et moi partiront en patrouille de chasse. Oeil de Lynx, prends ton apprentie Nuage de Rouge-Gorges avec toi. Nuée de Corneille va mener la patrouille frontalière avec Plume de Colombe, Nuage d'Étincelle, Griffe de Fer et Nuage de Chouette.
Je rassemblai alors les chats pour ma patrouille. Nous irons chasser près des prairies. Je regardai derrière moi afin de regarder si tout le monde était prêt. Ils étaient tous là prêts à partir. Alors sans plus attendre je commençai à marcher en direction des prairies.
Une fois arrivés là-bas, je fis signe aux autres d'aller chasser chacun de leurs cotés pour ne pas faire peur aux proies.
Le monde se réveille toujours à l’aube, et est encore tout endormi une partie du matin. C’est dans ce monde ensommeillé que nous partîmes patrouiller, ma lieutenante, deux guerriers, une apprentie et moi. La rosée sur l’herbe réfléchissant les rayons de soleil faisait comme si la lande déployait des ailes d’or et de saphir. Nous trottinâmes en silence un certain moment. Je contemplai avec discrétion Brise Sucrée, son agilité, sa grâce, son pelage vanillé enrobé d’un halo de douceur rose. Je ne l’avais toujours regardé que de plus loin, espionné sa gentillesse et elle ne prenait pas de forme particulière à mes yeux. Mais en la scrutant lors de ce début de patrouille, je sentis la connexion se faire en moi. Je vis sa fourrure comme du miel rose pâle qui coule, liquide et un peu transparent, le long de ses pattes jusqu’à la pointe des griffes, qui font des filets quand elle avance, et cette substance ne l’empêche pas d’avancer, au contraire, elle sublime par sa légèreté préservée. Je ne vois pas souvent les chats beaux. Je vois leurs actes sales souiller leurs poils et leur apparence, je les vois griffés jusqu’au sang, je les vois plus noir que du charbon ou comme une souche qui pourrit, plein de champignons, de lichens et d’insectes. Pas elle. Brise Sucrée avait des ailes. Des ailes de nuages couleur ciel, imbibées d’un autre liquide dont je sentis l’odeur sucrée jusqu’ici, entre l’uniforme sirop et la caractérielle sève de sapin. Malgré que je sache que tout cela n’était que ma vision, j’ai toujours l’impression que c’est ce que renferment les autres qui se montre à moi, et non une vaine illusion. J’ai toujours eu l’impression, en lui parlant parfois, qu’elle faisait partit de ceux qui méritent de vivre, ceux qu’il faut préserver. Elle nous fit signe, pour que chacun parte chasser de son côté. Sans m’en rende compte, mes pattes m’amenèrent à la suivre. A l’épier, sans gêne, mais sans qu’elle me remarque. Je me tapissais au sol si elle risquait de se retourner.
Quelques instants plus tard, je ne voyais plus personnes aux alentours. Me concentrant sur ma propre chasse, je sentis rapidement un léger fumet de lapin encore frais. Suivant la trace du jeune lapin à pas de loup, je ne tarda pas à l'apercevoir à travers les hautes herbes poussant dans la prairie. La proie était tout simplement assise sur ses deux pattes arrières prenant ses oreilles une par une pour faire sa toilette. Mon regard se fixa alors sur le trou juste à coté de la proie si appétissante et innocente. L'odeur de la terre était fraîche et, malgré la sécheresse, la terre semblait humide à l'intérieur du terrier. Cela devait être un jeune lapin, un lapin tout aussi jeune que son abri. De là où j'étais, je pouvais même constater que son terrier n'était pas du tout profond. Le lapin faisait surement une pause car il avait travailler sur son abri longtemps. Mais pas assez longtemps pour qu'il soit en sécurité. Je pouvais sans peine le faire rentrer dans son trou et le tuer alors qu'il serait pris au piège.
M'imaginant la scène sans mal, je décida de passer à l'attaque. Je m'avançai alors à découvert et fis peur au lapin en m'approchant de plus en plus près. Comme je l'avais prévu, le lapin déguerpit dans son terrier. J'entendis alors un petit grattement provenant du trou. Pensant qu'il ne fallait pas qu'il s'échappe en creusant, je filai alors vers le terrier. Le lapin commença à creuser un peu plus vite. Je m'approchai alors de la proie. Tandis que j'allai le mordre pour en finir, je sentis un poids sur ma queue. Me retournant, je vis alors que de la terre était tombée sur ma queue. Comprenant alors que le nouveau terrier n'avait pas supporté toute cette agitation, je voulus sortir en vitesse. Voyant de la terre tomber de plus en plus et boucher petit à petit l'entrée, je laissai échapper un cri de détresse.
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Ven 21 Aoû - 16:07
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